by Pierre-Luc | Avr 18, 2025 | Actualité, Politique, Securité
La fin d’un rite d’initiation.
Toutes les grandes civilisations, depuis l’Antiquité jusqu’aux sociétés tribales, ont instauré des rites de passage pour marquer l’entrée dans l’âge adulte. Ces cérémonies, parfois symboliques, parfois rudes, avaient un rôle central : elles séparaient clairement l’enfance de la maturité, le monde protégé des responsabilités de la vie.
Dans notre société occidentale, ce rôle a longtemps été tenu par le service militaire. Pendant des décennies, il représentait bien plus qu’une simple obligation nationale. C’était un rite d’initiation collectif, un moment de rupture, mais aussi de construction.
Avant : l’adolescence sous le regard des parents
Jusqu’à 18 ou 20 ans, les adolescents vivent sous le toit familial. Ils sont nourris, logés, éduqués, souvent protégés de la réalité du monde. Cette période est précieuse, mais elle doit être mise à profit par les parents pour transmettre des repères solides : l’effort, le respect, la discipline, l’autonomie, le goût du travail. C’est un âge d’apprentissage, mais pas encore de confrontation au réel.
Pendant : l’épreuve structurante
Le service militaire, pour ceux qui l’ont connu, représentait une coupure nette avec l’enfance. Uniforme, rigueur, promiscuité, hiérarchie, obéissance, parfois ennui ou absurdité… mais aussi camaraderie, fierté, découverte de soi et des autres. Loin du cocon familial, chacun devait se confronter à la vie des adultes, sans filtre.
En ressortant de ces quelques mois ou de ces un an, beaucoup de jeunes devenaient… des hommes. Dans leur tête, dans leurs attitudes, dans leur regard sur la société. Ils rentraient dans le cycle de la vie : chercher un emploi, fonder un foyer, avoir des enfants, contribuer à la société.
Après : un vide laissé béant
La suppression du service militaire a effacé ce moment de bascule. Il n’y a plus de passage net entre l’adolescence et l’âge adulte. Résultat : une génération coincée dans un entre-deux, des jeunes de 15 à 25 ans — voire plus — qui peinent à s’ancrer dans la réalité, à sortir du confort de l’enfance prolongée.
Certes, le service militaire n’était pas parfait. Mais il remplissait une fonction anthropologique essentielle. Sa disparition a laissé un vide. Et ce vide se ressent dans le manque de maturité, d’engagement, d’ancrage social de toute une partie de la jeunesse.
Que faire ? Restaurer un rite de passage
Il ne s’agit pas forcément de rétablir à l’identique le service militaire. Mais la société a besoin de recréer un cadre où les jeunes sont confrontés à des épreuves communes, à des règles, à l’effort, à la collectivité. Un rite d’initiation moderne, qui pourrait mêler formation civique, discipline, travail manuel, engagement collectif, découverte du monde réel.
Un service national ? Un service civique obligatoire ? Un séjour en milieu rural ou dans les métiers en tension ? Peu importe le nom. Ce qui compte, c’est de redonner à la jeunesse une étape claire de passage, un moment où l’on quitte l’enfance et où l’on devient responsable.
Sans rite de passage, il n’y a pas de transmission. Sans transmission, il n’y a pas de civilisation. Il est temps de reconstruire ce lien.
by Pierre-Luc | Avr 9, 2025 | Non classé
Une vague de protestation
L’annonce surprise de Laurent Wauquiez a provoqué un véritable raz-de-marée dans le monde politique et médiatique. Rarement une proposition n’a suscité une telle unanimité… contre elle. Ce tollé révèle une chose : nos élites n’aiment décidément pas le changement.
« L’immobilisme est en marche, et rien ne l’arrêtera », disait avec ironie Edgar Faure. Une fois encore, la réalité lui donne raison. Pourtant, il suffit d’un détour par les réseaux sociaux pour lire, presque quotidiennement, des appels à la réouverture du bagne de Cayenne ou à l’envoi des personnes sous OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) sur une île lointaine. Eh bien, Wauquiez a trouvé une île — et elle n’est pas déserte.
Une réaction locale épidermique
Les premiers à s’insurger sont les élus de Saint-Pierre-et-Miquelon. Leur réaction est compréhensible, mais pas nécessairement fondée. Car soyons honnêtes : combien de Français connaissaient réellement cet archipel ? Pour beaucoup, c’est une découverte. Enfin, on parle d’eux. Enfin, leur territoire existe dans le débat national.
Saint-Pierre-et-Miquelon, ce sont des îlots qui ont longtemps vécu de la pêche à la morue. Mais l’âge d’or est révolu. Le temps est peut-être venu d’imaginer un avenir différent, de se réinventer. Et cette idée, si provocante soit-elle, pourrait être une opportunité. Une relance économique, un nouveau rôle stratégique. Car ces personnes sous OQTF ne viendraient pas seules : les accompagneraient forces de l’ordre, personnels logistiques, services publics. Il faudra les encadrer, les nourrir, les loger.
Un territoire oublié… ou enfin reconnu ?
On reproche souvent à l’État d’oublier certains territoires. Les « territoires oubliés de la République » sont devenus un refrain connu. Mais tous les Français naissent égaux en droits, n’est-ce pas ? Alors pourquoi ne pas envisager Saint-Pierre-et-Miquelon comme un acteur de la solution nationale, au lieu de le figer dans son isolement ?
Ce n’est pas du mépris — c’est de la reconnaissance. Une reconnaissance inattendue, certes, mais réelle.
Le courage de décider
Le sujet des OQTF est un casse-tête pour tous les gouvernements. À force de tergiverser, on accumule les décisions non exécutées, les expulsions non réalisées, l’insécurité juridique… Alors pourquoi ne pas faire preuve d’audace ? Pourquoi ne pas essayer ce que personne n’a encore osé ?
Cela demande du courage, oui. Et une vision. Mais face à une situation bloquée, ne vaut-il pas mieux tenter quelque chose, plutôt que de rester spectateur de notre propre impuissance ?
Bonne Chance Laurent
by Pierre-Luc | Mar 31, 2025 | Actualité, Politique
La France s’enorgueillit d’être le pays des droits de l’homme, berceau des libertés et de la justice. Pourtant, ces dernières années, une inquiétante dérive judiciaire met en péril ce socle républicain. Une frange militante de la magistrature semble s’être arrogé le pouvoir d’orienter la vie politique en éliminant systématiquement les figures de droite, tout en adoptant une tolérance coupable envers les exactions de l’extrême gauche. Ce phénomène, qui s’apparente à une véritable dictature judiciaire, remet en question l’équilibre démocratique du pays.
L’élimination politique des figures de droite : un schéma systématique
L’élection présidentielle de 2017 a été marquée par un coup de tonnerre judiciaire : François Fillon, alors favori, a été mis en examen en un temps record, anéantissant ainsi ses chances de victoire. L’affaire, montée en épingle par une presse bien-pensante, a illustré la capacité d’une magistrature politisée à peser directement sur le choix des électeurs. Le candidat de droite n’a jamais eu le temps ni les moyens de se défendre face à un rouleau compresseur médiatico-judiciaire.
Plus récemment, c’est Nicolas Sarkozy qui a été la cible d’un acharnement sans précédent. Treize années d’enquête, un réquisitoire ubuesque, aucune preuve tangible : et pourtant, l’ancien président est condamné à la prison ferme. Comment expliquer cet acharnement contre une seule famille politique ? La réponse tient dans l’idéologie qui gangrène certaines sphères de la magistrature, où l’objectivité a cédé la place à un militantisme anti-droite forcené.
Aujourd’hui, la machine s’emballe de nouveau. La candidate préférée des Français de droite est, elle aussi, sous le feu des juges. Après Fillon, après Sarkozy, voici qu’une nouvelle personnalité subit un véritable assassinat politique orchestré par des magistrats qui ne cachent plus leur orientation partisane. Le scénario est désormais bien rodé : mise en examen avant toute élection, orchestration médiatique, et finalement une élimination du paysage électoral par la seule force judiciaire.
La censure de la presse libre : un musellement assumé
La justice n’agit pas seule. Elle s’appuie sur des institutions de contrôle qui, sous couvert de régulation, participent à l’étranglement des voix discordantes. L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM) s’est récemment illustrée par une offensive contre la presse non conformiste, allant jusqu’à la fermeture d’une chaîne de télévision. Ce précédent marque une rupture : en France, il est désormais possible de faire taire une opinion sous des motifs fallacieux.
La liberté d’expression, pierre angulaire de la démocratie, est ainsi battue en brèche. Le pluralisme médiatique est menacé par une instance qui prétend défendre la neutralité mais qui, dans les faits, applique une censure ciblée contre les médias qui osent remettre en cause la bien-pensance dominante.
L’indulgence coupable envers l’extrême gauche et les criminels
Si la droite est impitoyablement traquée, l’extrême gauche bénéficie d’une mansuétude révoltante. La France insoumise (LFI) multiplie les débordements, attise les tensions sociales, soutient des groupuscules violents sans jamais être inquiétée. Les élus qui appellent à la désobéissance civile, qui justifient des émeutes ou qui remettent en cause les institutions républicaines, jouissent d’une impunité totale. Pourquoi cette clémence ? Parce qu’ils sont du bon côté de l’échiquier idéologique.
Pire encore, cette indulgence s’étend à des criminels d’une tout autre nature. Récemment, plusieurs affaires ont révélé un laxisme insupportable envers les auteurs d’actes innommables, notamment envers ceux qui s’en prennent aux enfants. Là où la justice se montre d’une sévérité implacable contre les responsables politiques de droite, elle fait preuve d’une étonnante clémence pour des actes autrement plus graves.
Un détournement des institutions au service d’une idéologie
Ce tableau alarmant pose une question fondamentale : la justice française est-elle encore un pouvoir indépendant ou est-elle devenue un instrument au service d’une cause politique ? Le constat est inquiétant : l’État de droit est dévoyé par des magistrats qui, au lieu d’appliquer la loi avec impartialité, s’emploient à réprimer toute opposition à l’idéologie dominante.
Dans ces conditions, comment redonner confiance aux citoyens ? Comment garantir que les prochaines élections se dérouleront sans interférences ? Il est urgent de réformer en profondeur un système judiciaire qui ne devrait jamais être un acteur politique.
La France ne peut pas rester passive face à cette dérive. Si elle veut préserver son statut de pays des droits de l’homme, elle doit rétablir un véritable équilibre institutionnel, garant d’une démocratie saine et équitable. La justice doit retrouver son rôle premier : juger, et non gouverner.
Pour conclure
Le constat est sans appel : en France, il vaut mieux être délinquant qu’homme politique de droite. Tandis que la magistrature traque avec une rigueur extrême ceux qui osent défendre des idées conservatrices, elle laisse prospérer impunément des comportements répréhensibles et des idéologies destructrices. Cette situation est intenable et menace directement l’avenir démocratique du pays.
by Pierre-Luc | Fév 25, 2025 | Actualité, Europe, Politique
Le monde est en pleine mutation.
Entre la recherche d’une paix durable en Ukraine, les bouleversements profonds du monde arabe et le conflit israélo-palestinien qui s’intensifie, les équilibres globaux se recomposent.
Pendant ce temps, les décisions parfois lunaires de Donald Trump, qui continuent d’avoir des répercussions bien après son mandat, interrogent : combien de temps leurs effets dureront-ils ? Si certaines mesures ont pris une direction pragmatique, d’autres n’ont fait qu’accentuer la fragmentation du monde occidental et l’affaiblissement des alliances traditionnelles.
Dans ce contexte, l’Europe devrait saisir l’opportunité de jouer un rôle clé sur la scène internationale. Avec 500 millions d’habitants, elle dispose d’un poids démographique bien supérieur aux 340 millions d’Américains et aux 144 millions de Russes. Pourtant, elle demeure une puissance éclatée, sans stratégie commune ni leadership affirmé.
L’Europe politique n’existe toujours pas véritablement, car elle n’a pas de chef, pas de voix unique. Cette absence de cohésion la condamne à une forme d’immobilisme alors que le monde avance à grande vitesse.
L’OTAN sans les États-Unis : une chance pour l’Europe ?
Depuis plusieurs années, les États-Unis montrent des signes de lassitude face à leur rôle de garant de la sécurité européenne. Washington a régulièrement exprimé son souhait que les Européens prennent une plus grande part au financement de l’OTAN, et les déclarations de Trump en faveur d’un retrait américain ont laissé entrevoir un scénario où l’Alliance atlantique pourrait être délaissée. Mais plutôt que de subir cette nouvelle donne, ne serait-ce pas l’occasion pour l’Europe de reprendre la main sur sa propre défense ?
Une transformation de l’OTAN en une véritable armée européenne pourrait enfin donner à l’Union la souveraineté stratégique qui lui manque cruellement. Cependant, cette OTAN européenne ne saurait inclure des pays dont les intérêts sont trop divergents, comme la Turquie, dont l’attitude ambiguë vis-à-vis de la Russie et ses ambitions régionales posent problème. Une défense européenne solide devrait s’appuyer sur les forces françaises et allemandes, tout en intégrant les pays qui partagent une vision commune d’une Europe stratégiquement indépendante.
France-Allemagne : couple ou duel ?
Dans cette dynamique de refondation, la relation franco-allemande est cruciale. Depuis l’après-guerre, le moteur européen repose sur ce partenariat, parfois harmonieux, parfois conflictuel. Aujourd’hui, alors que Berlin semble davantage tourné vers Washington et l’OTAN classique, Paris plaide pour une autonomie stratégique de l’Europe.
Couple ou duel ? La question est plus que jamais posée.
Si la France et l’Allemagne ne parviennent pas à s’accorder sur les grandes orientations stratégiques, l’Europe restera condamnée à l’impuissance. Pourtant, si un consensus émerge sur la nécessité d’une véritable politique de défense européenne, le continent pourrait enfin se hisser au niveau des grandes puissances mondiales.
Une Europe à réinventer
Le moment est venu pour l’Europe de se réformer, de dépasser ses divisions et de s’affirmer comme une puissance à part entière. Cela passe par des choix clairs : renforcer ses capacités de défense, structurer une véritable politique étrangère commune et assumer son indépendance stratégique.
L’histoire est en marche. Reste à savoir si l’Europe choisira d’y jouer un rôle actif ou si elle continuera à subir les décisions des autres grandes puissances.
by Pierre-Luc | Fév 18, 2025 | Europe, Politique
Unis dans la diversité
La devise actuelle de l’Europe, « Unis dans la diversité », reflète une vision idéalisée du projet européen : celle d’une union solide qui respecte les particularismes nationaux et culturels. Pourtant, cette formulation peut prêter à confusion et donner l’impression que l’unité prime sur les différences, voire que ces dernières sont secondaires ou tolérées par nécessité.
Une inversion du paradigme : « Tous différents mais tous unis »
En inversant l’ordre des termes, la devise « Tous différents mais tous unis » met l’accent sur une réalité incontournable : l’Europe est d’abord et avant tout une mosaïque de nations, d’histoires et d’identités distinctes. Ce n’est qu’à partir de cette diversité pleinement assumée que l’union prend son sens et sa valeur. Cette reformulation permet d’éviter une lecture qui ferait croire à une uniformisation imposée ou à une vision centralisatrice de l’Europe.
Un constat de départ : la diversité avant tout
En affirmant que nous sommes « tous différents », on reconnaît d’emblée que chaque nation européenne a son histoire, ses traditions, sa culture et ses intérêts propres. Cela éloigne le spectre d’une Europe technocratique qui voudrait imposer une uniformisation contre-nature.
L’union comme projet volontaire et pragmatique
Dire que nous sommes « tous unis » après avoir affirmé nos différences, c’est souligner que l’union est un choix, un engagement réciproque basé sur le respect mutuel. Loin d’être un bloc rigide, l’Europe devient un espace de coopération où chacun conserve sa singularité tout en participant à un destin commun.
Une philosophie plus réaliste
Dans les faits, les États membres ne suivent pas tous la même route : chaque pays adopte des politiques spécifiques en matière sociale, fiscale, énergétique, etc. L’Europe fonctionne sur des niveaux d’intégration différenciés (zone euro, espace Schengen, coopération renforcée sur certains sujets). Cette diversité de trajectoires n’empêche pas une convergence sur des enjeux fondamentaux comme la paix, la prospérité et les valeurs démocratiques.
Une devise qui reflète mieux la réalité européenne
L’Europe ne peut pas être un ensemble uniforme ; elle est un équilibre entre des nations souveraines qui choisissent de collaborer sur des intérêts communs. « Tous différents mais tous unis » traduit cette réalité avec plus de justesse que la devise actuelle, en mettant en avant la diversité comme une force et non comme un simple défi à surmonter.
L’avenir de l’Europe c’est celui d’une Confédération
Une Confédération européenne permettrait aux États de conserver une souveraineté plus affirmée tout en renforçant leur coopération sur des sujets stratégiques comme la défense, l’économie, et la diplomatie.